- POLOGNE - Actualité (1990-1996)
- POLOGNE - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique de PolognePolitique intérieureLe 28 janvier 1990, le Parti ouvrier unifié polonais (P.O.U.P., communiste) vote sa dissolution et sa transformation en un nouveau parti, la Social-Démocratie de la république de Pologne (S.D.R.P.). Seul un courant réformateur fait scission pour créer l’Union social-démocrate. Aleksander Kwa ごniewski est élu président de la S.D.R.P. (29 janv.).Le 21 avril, Lech Wa face="EU Caron" ゥ きsa est triomphalement réélu président du syndicat Solidarité.Le 16 juillet, la création de l’Action démocratique, destinée à soutenir l’action du Premier ministre Tadeusz Mazowiecki, officialise la rupture au sein de Solidarité entre les partisans du Premier ministre et ceux de Lech Wa face="EU Caron" ゥ きsa, soutenu depuis mai par une Alliance du centre, à coloration populiste, voire nationaliste.Le 9 décembre, Lech Wa face="EU Caron" ゥ きsa est élu président de la République au second tour de scrutin avec 74,25 p. 100 des voix, contre 25,75 p. 100 à l’homme d’affaires polono-canado-péruvien Stanislaw Tyminski. Le président de Solidarité a bénéficié du désistement de Tadeusz Mazowiecki, éliminé après le premier tour du 25 novembre. Lech Wa face="EU Caron" ゥ きsa nomme Jan Krzysztof Bielecki Premier ministre.Le 27 octobre 1991 se déroulent les premières élections législatives totalement libres, à la proportionnelle; 43,2 p. 100 seulement des électeurs participent au scrutin. La mauvaise situation économique, qui jette le discrédit sur l’ensemble de la classe politique, explique cette désaffection; 110 «organisations» sont en présence. Les résultats font apparaître une légère victoire de l’Union démocratique (U.D.) de Tadeusz Mazowiecki (62 sièges; 12,3 p. 100 des voix), devant l’Alliance de la gauche démocratique (S.L.D., ex-communiste, 11,9 p. 100). Le Parti paysan (P.S.L.) obtient 8,6 p. 100 des voix et l’Action catholique (droite nationaliste), 8,7 p. 100. Au total, 29 formations sont représentées à la Diète, dont Solidarité (27 sièges), les Amis de la bière (16 sièges) ou la minorité allemande (7 sièges).Le 5 décembre, le président Wa face="EU Caron" ゥ きsa nomme Premier ministre Jan Olszewski, catholique modéré, membre de l’Alliance du centre.Le 4 juin 1992, la Diète renverse le gouvernement de Jan Olszewski et, le 5, entérine le choix effectué par Lech Wa face="EU Caron" ゥ きsa de Waldemar Pawlak, président du P.S.L., comme Premier ministre. Ce dernier démissionne le 2 juillet, en raison de son échec à former un gouvernement. Le 10 juillet, la Diète élit Hanna Suchocka (U.D.) au poste de Premier ministre.Le 19 septembre 1993, des élections législatives anticipées sont organisées à la suite de la censure du gouvernement de Hanna Suchocka le 28 mai: elles se traduisent par la victoire des anciens communistes, le S.L.D. obtenant 20,4 p. 100 des suffrages, et leur allié, le P.S.L., 15,4 p. 100 des voix. L’instauration d’un seuil de 5 p. 100 des suffrages pour être représenté aboutit à l’élimination du Parti libéral de l’ancien Premier ministre Jan Krzysztof Bielecki, du syndicat Solidarité, des partis chrétiens et des petits partis de droite. L’U.D. du Premier ministre Hanna Suchocka et de Tadeusz Mazowiecki obtient 10,6 p. 100 des voix. L’Union du travail, fondée par l’aile gauche de Solidarité, remporte 7,3 p. 100 des suffrages, et la Confédération pour une Pologne indépendante, parti de la droite nationaliste, 5,8 p. 100; le Bloc non partisan de soutien aux réformes, créé à l’initiative de Lech Wa face="EU Caron" ゥ きsa, 5,4 p. 100 des voix. Le retour au pouvoir des ex-communistes, 4 ans après leur retrait de la scène politique, peut s’interpréter en partie comme une réaction contre le coût social élevé des réformes économiques libérales, qui, tout en renouant avec la croissance, ont suscité un chômage massif.Le 18 octobre, le président Wa face="EU Caron" ゥ きsa nomme Premier ministre Waldemar Pawlak.Le 4 février 1994, la démission du vice-Premier ministre chargé des Finances, Marek Borowski, illustre les dissensions existant au sein de la coalition gouvernementale qui regroupe le S.L.D. et le P.S.L.En janvier 1995, la célébration du cinquantième anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz suscite une polémique en raison de la réticence du président Wa face="EU Caron" ゥe ずa à reconnaître le caractère spécifiquement juif du génocide. Les organisations juives se réunissent le 26; la cérémonie officielle a lieu le 27.Le 7 février, les 2 formations de la coalition au pouvoir s’accordent sur le transfert du poste de Premier ministre de Waldemar Pawlak, chef du P.S.L., à Jozef Oleksy, membre du S.L.D. Le 4 mars, la Diète investit le gouvernement de Jozef Oleksy. Ce changement de Premier ministre marque la dernière étape de la crise qui oppose le président Wa face="EU Caron" ゥe ずa à la coalition «postcommuniste» issue des élections de 1993.Le 19 novembre, le candidat du S.L.D., Aleksander Kwa ごniewski, remporte l’élection présidentielle, au second tour, avec 51,72 p. 100 des suffrages. Au premier tour, le 5, il précédait de peu Lech Wa face="EU Caron" ゥe ずa avec 35,11 p. 100 des voix contre 33,11 p. 100; l’ancien dissident Jacek Kuron avait obtenu 9,22 p. 100 des suffrages et l’ancien Premier ministre Jan Olszewski, 6,86 p. 100 Aleksander Kwa ごniewski défend les principes de la démocratie, de l’économie de marché et de l’adhésion de la Pologne à l’Union européenne et à l’O.T.A.N.Le 24 janvier 1996, le Premier ministre Jozef Oleksy présente sa démission à la suite de la décision du parquet militaire d’ouvrir une enquête au sujet des accusations d’espionnage au profit de l’U.R.S.S. puis de la Russie portées contre lui. Jozef Oleksy dénonce un complot ourdi par l’ancien président Lech Wa face="EU Caron" ゥe ずa. Le 27, il se fait élire à la tête du S.L.D., où il succède au président Kwa ごniewski.Le 1er février, le chef de l’État charge W face="EU Caron" ゥodzimierz Cimoszewicz, dont la candidature est initiée par le S.L.D. et le Parti paysan, de former un gouvernement; celui-ci est présenté le 7.Vie économiqueEn 1990, la Pologne recueille les premiers fruits de son programme draconien d’ajustements économiques: la monnaie est stabilisée et la libération des prix a éliminé les pénuries. Le plan repose sur l’a priori que la réforme du système économique ne doit pas attendre celle des structures internes de production. Le programme d’ajustement reçoit le plein appui des institutions financières internationales. Les principaux inconvénients de cette thérapie de choc sont la forte dégradation de l’emploi et l’inflation.Le 16 avril 1991, la Bourse de Varsovie rouvre ses portes après 52 ans d’interruption. Le 17 mai, le z face="EU Caron" ゥoty est dévalué de 14,4 p. 100 par rapport au dollar. La Pologne se dote d’une loi sur les investissements étrangers prévoyant le libre rapatriement du capital, des plus-values et des bénéfices. La Diète met fin en octobre à l’existence des sovkhozes, les exploitations agricoles de l’État. Le gouvernement lance à la fin de juin un programme de «privatisations de masse», prévoyant la distribution gratuite, à 27 millions de citoyens, des actions de 400 entreprises d’État.En 1992, la situation économique tend à s’améliorer. La production industrielle, qui avait décliné de 37 p. 100 depuis 1989, est en hausse. Plus de 40 000 sociétés privées ont vu le jour depuis la chute du gouvernement communiste. Les résultats sont moins satisfaisants dans l’agriculture, en raison de la sécheresse. Le chômage s’aggrave. En novembre, un nouvel accord est obtenu avec le F.M.I., qui avait suspendu en 1991 ses versements en raison du «non-respect» par le gouvernement polonais de son programme économique: les fonds ne seront désormais versés chaque trimestre qu’après vérification par les agents du F.M.I. de la conformité des résultats avec les objectifs, notamment en matière d’inflation et de déficit budgétaire.En 1993, le gouvernement de Hanna Suchocka tombe en mai à cause d’une motion de censure votée par des partis de droite et de gauche, présentée par Solidarité, qui lui reprochait les difficultés éprouvées par les salariés du fait de la politique d’austérité. La première conséquence du changement de gouvernement est le rejet, le 26 novembre, du projet de loi sur les privatisations. Le principe n’est pas remis en cause, mais les modalités devront être redéfinies. Le programme du nouveau gouvernement prévoit une politique de relance, une intervention accrue de l’État, une croissance des dépenses budgétaires et des mesures en faveur de la consommation.Les bons résultats de 1994 confirment le redressement de l’économie polonaise. En juin, la Diète adopte le projet de réforme monétaire qui prévoit l’introduction, à partir de 1995, d’un z face="EU Caron" ゥoty «lourd» valant 10 000 fois l’unité actuelle. Le rééchelonnement de sa dette publique et de sa dette commerciale permet à Varsovie d’accéder de nouveau au marché des capitaux.En 1995, le dynamisme de l’économie et l’afflux de capitaux étrangers alimentent une inflation persistante. Le gouvernement de Jozef Oleksy fait redémarrer le processus de privatisations, sous la pression du président Wa face="EU Caron" ゥe ずa. La défaite de celui-ci à l’élection présidentielle et son remplacement par un ex-communiste laissent planer des doutes sur la poursuite de la politique de réformes libérales.En 1996, la croissance se maintient et le chômage diminue, mais le déficit extérieur se creuse. Les réformes de structure, notamment le programme de privatisations, piétinent.Relations internationalesLe 13 avril 1990, Moscou reconnaît la responsabilité de l’U.R.S.S. dans le massacre, en 1940, à Katyn, alors territoire polonais, des 15 000 officiers polonais qui avaient été faits prisonniers par l’Armée rouge lorsqu’elle avait envahi la Pologne. Cet aveu met fin à 50 ans de mensonges, les partis communistes soviétique et polonais ayant toujours attribué ce crime aux nazis.Le 14 novembre, à Varsovie, le traité donnant un statut définitif à la frontière orientale de la R.F.A. est signé entre l’Allemagne et la Pologne. La ligne Oder-Neisse devient irrévocable.Le 9 avril 1991, à Paris, François Mitterrand et Lech Wa face="EU Caron" ゥ きsa signent un traité «d’amitié et de solidarité», le premier du genre entre la Pologne et un pays occidental, ainsi qu’entre la France et un ancien pays communiste.Du 20 au 23 mai, visite de Lech Wa face="EU Caron" ゥ きsa en Israël, la première d’un chef de l’État polonais. Le 20, devant la Knesset, il demande solennellement «pardon» pour la participation de Polonais à l’extermination de juifs par les nazis au cours de la Seconde Guerre mondiale.Le 17 juin, signature entre la Pologne et l’Allemagne d’un traité de «bon voisinage et de coopération». Plusieurs articles visent à garantir les droits culturels et linguistiques de la minorité polonaise d’origine allemande.En octobre, un traité d’amitié et de bon voisinage est signé avec la Tchécoslovaquie, afin de régler les contentieux frontaliers nés de la Seconde Guerre mondiale.Le 22 novembre, la Pologne paraphe avec la C.E.E. un «accord européen» qui constitue une étape sur la voie de l’adhésion, dont la perspective est mentionnée.Le 21 décembre 1992, la Hongrie, la Pologne et la Tchécoslovaquie signent à Cracovie un accord de libre-échange prenant effet en 1993 (les pays signataires forment le groupe de Visegrad).Le 1er avril 1993, le Vatican ordonne le transfert du couvent de carmélites installé depuis 1984 dans l’enceinte du camp de concentration d’Auschwitz. Cette décision met fin à une polémique entre juifs et chrétiens, que l’accord conclu à Genève en février 1987 n’avait pu clore en raison des résistances de l’Église polonaise.Les 18 et 19 avril, Itzhak Rabin est le premier chef de gouvernement israélien à se rendre en Pologne; il assiste à la célébration du cinquantième anniversaire de l’insurrection du ghetto de Varsovie.Du 24 au 26 août, première visite du président russe Boris Eltsine en Pologne. Un accord sur la construction d’un gazoduc qui traversera la Pologne est signé.Le 17 septembre, les derniers soldats de l’ex-Armée rouge quittent la Pologne où ils avaient pénétré 54 ans auparavant.Le 7 avril 1994, le Parlement approuve la demande d’adhésion à l’Union européenne formulée par le gouvernement.Le 22 mai 1995, à l’issue de sa visite en République tchèque, le pape Jean-Paul II se rend à Skoczow, en Silésie polonaise.Du 6 au 8 juillet, le chancelier allemand Helmut Kohl, en visite à Varsovie et à Cracovie, se déclare favorable à l’adhésion de la Pologne à l’Union européenne et à l’O.T.A.N.Le 1er janvier 1996, la Pologne fait son entrée au Conseil de sécurité de l’O.N.U. pour un mandat de 2 ans.Du 11 au 13 septembre, le président Jacques Chirac effectue une visite officielle en Pologne. Devant les 2 chambres du Parlement réunies, il se prononce en faveur de l’engagement du processus d’intégration de la Pologne dans l’O.T.A.N. en 1997 et prône l’adhésion de ce pays à l’Union enropéenne «dès l’an 2000».
Encyclopédie Universelle. 2012.